mercredi 25 mars 2015

MARIE ET LES GARCONS : REBOP

Groupe peu connu mais au combien important, Marie et les Garçons est l’archétype de ces formations qui ont permis à la musique d’ici de mettre en avant des lettres de noblesse. Formé au milieu des années 70 à Lyon autours du chanteur Patrick Vidal et du guitariste Eric Fitoussi, sous le nom de « Femme fatale » (le Velvet pour toujours), le groupe connait moult remaniement avant de se fixer avec les deux compères, le bassiste Jean Pierre Chariau et surtout Marie Girard à la batterie.

Le groupe enregistre ses premières maquettes et les présente au producteur Français Michel Esteban, propriétaire du mythique magasin de disque Harry Cover. Il change de nom pour celui de « Marie et les garçons » et vont jouer au festival de Mont de Marsan en juillet 77. Signé dés septembre par Esteban sur son label « Rebel Records », le groupe sort en décembre son premier single « Rien à dire ».

Grâce à son producteur le groupe rencontre John Cale (le Velvet toujours), et s’envole en mars pour New York pour enregistrer le single Re Bop. Titre au croisement de la new wave, de la pop et du disco, « Rebop » profite des claviers de John Cale, de la mélodie implacable et des paroles répétitives. Rapidement le titre devient un hit de la nuit mais les moyens du label sont limités et les ventes restent confidentielles. Le groupe souffre d’un engouement justifié mais est frustré par ce manque de visibilité.

Le groupe joue à New York, fait quelques concerts puis se tournent de plus en plus vers le disco. Ce changement déplait à Marie qui quitte un groupe amputé de deux membres qui font leur service militaire. Un album parait après sous le nom des garçons avant que le trio final ne se dissolve victime de l’insuccès et d’un manque de direction musicale claire. Mais le single continuera à tourner. Patrick Vidal deviendra un Dj à la mode après avoir chanté dans quelques groupes (Octobre, Senso…).

Le groupe se reformera une fois en 1987 pour  réenregistrer « Re bop » et faire quelques concerts de 1988 à 1990. Mais en 1996 Marie décède et le groupe met un terme définitif à cette aventure.


Aujourd’hui, grande nouvelle : le disque, l’unique album de « Marie et les garçons » (en fait une compilation de plusieurs titres enregistrés entre Paris, Lyon et New York) vient d’être réédité chez Gonzaï records. Une grande nouvelle, des hordes de jeunes vont enfin pouvoir accès à cette musique fraîche, entraînante et étonnamment actuelle ! « Rebop » reste définitivement un titre majeur de la scène Française ! 


mercredi 18 mars 2015

JEAN PIERRE DECERF : SPACE ODDITIES 1975 – 1978

Ce qui est bien avec internet et notre période actuelle c’est que l’on peut retrouver des perles de musique, largement oubliées depuis des lustres. Prenons le cas de Jean Pierre Decerf. Ce musicien Français des années 70, spécialiste de l’illustration musicale n’avait jamais connu la moindre reconnaissance. L’excellent label Parisien Born Bad a non seulement croisé la route de cet excellent musicien mais n’a pas hésité à mettre sur le marché une compilation de ces œuvres.

La France des années 70 regorgeait de musiciens impeccables, tous plus créatifs les uns que les autres mais que malheureusement les impératifs du business de l’époque ont rejeté au profit de cette variété Française molle du genou et peu attrayante. Gloire soit rendue à internet et à tous ces dénicheurs de pépites qui nous permettent de découvrir enfin ces précurseurs !

La musique de Jean Pierre Decerf est un mélange de mélodies synthétiques avec quelques pointes de guitares ici ou là. Une musique avant-gardiste dont la seule fonction était de servir d’illustration à des films documentaires ou publicitaires. Une musique contemporaine de Georgio Moroder ou de Carpenter qui annonce Air ou autre héros de la French Touch. Un disque qui sonnent étrangement moderne malgré les années, ce qui est souvent synonyme de talent.


Réfugié en Touraine, où il vit comme un ermite, Jean Pierre Decerf s’étonne lui-même du regain d’intérêt qu’il suscite à l’heure actuelle. Espérons maintenant que internet nous réserve d’autre surprise de ce type.   


lundi 16 mars 2015

ELLIOTT MURPHY : AQUASHOW

Il existe parfois de bonnes nouvelles et aujourd’hui il y a une bonne nouvelle : le premier album de Elliott Murphy, « Aquashow », est enfin réédité !

Ah Elliott Murphy, pour nous Français, c’est un héros, un des derniers baladins, un poète, un artiste de la trempe d’un Dylan, presque un modèle. Dans son superbe livre « Flowers », le poète Français Michel Bulteau raconte son parcours : il est né à Long Island où ses parents tiennent un parc d’attraction, l’Aquashow . Il se met jeune à la guitare poussé par sa mère. Il débute très rapidement dans des groupes locaux et puis à 18 ans il part pour l’Europe. Ce besoins vital de la route, de bouger, d’aller sur les traces de Jack Kerouac et de Bob Dylan.

A son retour il est repéré par Polydor qui lui fait enregistrer un premier disque « Aquashow » accompagné de son groupe de scène, avec son frère Andrew à la basse. A sa sortie il est comparé à un autre prodige qui sort aussi un premier ballade aux influences similaires, un certain Bruce Springsteen ! L’album est splendide : une collection de chansons folk particulièrement abouties ! Pourtant ce sera un échec commercial ! Elliott Murphy enregistra deux autres disques sans connaitre le plus petit succès !


Au milieu des années 80, il rejoint la France, terre refuge de tous les poètes et s’y installe. Aujourd’hui Elliott Murphy tourne dans toute l’Europe avec le groupe Normandy All Star (avec le fabuleux guitariste Olivier Durand) avec une moyenne de 100 concerts par an, enregistre des disques toujours élégants et vient de ressortir le magnifique « Aquashow », son œuvre de jeunesse, à redécouvrir absolument. 


lundi 9 mars 2015

DAVID BOWIE : HEROES (VERSION FRANCAISE)

Alors que la presse et les médias culturels ne parlent que de l’exposition Bowie qui a lieu en ce moment à la Philarmonique de Paris, on retrouve ici des archives oubliées du beau David : « Heroes » en Français.

Pour résumer vite et bien l’histoire il faut revenir en 1977. Alors que « Heroes » commence à cartonner dans les hits parades du monde entier, la maison de disque historique de Bowie (RCA) lui propose d’enregistrer une version en Français destinée au marché hexagonal. Une sorte d’hommage pour un public Français qui a la réputation de n’aimer que ses propres artistes locaux.


Bowie devra apprendre le titre en phonétique et le résultat est plutôt détonnant ou étonnant suivant vos attentes. En tout cas on ne peut pas dire que le grand David soit un adepte de la langue de Molière ! 


mercredi 4 mars 2015

COUNT FIVE : PSYCHOTIC REACTION

Voici typiquement le groupe que l’histoire a oublié : un titre dans les charts, un album et puis s’en va ! Pourtant les Count Five valent mieux que quelques lignes dans les encyclopédies du rock ou dans les mémoires de quelques musiciens.

D’abord il y a le titre, « Psychotic réactions » : cinq accords irréels, un son énorme puis deux accords et c’est parti pour un titre d’anthologie. Et même si le groupe n’est réduit qu’à ce titre, il en vaut bien la peine !
Tout commence en 1965 dans la baie de San Francisco,  quand cinq copains qui se sont croisés dans différents groupe de rock et de surf décident de se réunir dans un groupe. Ils sont jeunes, un peu potaches, un peu fous, un peu tout… On les imagine plus animés des bals d’étudiants que d’être des rock stars : ils montent sur scène habillés en vampire et jouent les grands classiques de l’époque. Quelques concerts plus tard et avec les inévitables changements de musiciens, avec notamment l’arrivé du guitariste Irlandais John Byrne véritable compositeur du groupe, le groupe change son nom de Squires en Count Five et se lance dans le circuit des clubs avec quelques compositions originales.

C’est en jouant la version des Yardbirds, « I’m a man » que le groupe trouve son « Psychotic Reaction ». Fascine par le titre le père du batteur, Ken Ellner, se lance dans le management et trouve un contrat. Le groupe se rend à Nashville et enregistre l’été 1966 des titres qui seront sur son album. Une fois lancé « Psychotic Reaction » devient un hit à l’automne 1966 et atteint la cinquième place des charts Américains. Le groupe part alors en tournées, notamment en première partie des Yardbirds et de Them, mais n’arrive pas à refaire un hit. L’album est un échec commercial (et aussi semi artistique) et le les musiciens préfèrent se séparer en bons termes plutôt que de courir après des chimères, étant tous âgés de 17 à 19 ans, ils préfèrent sagement retourner à leurs études.

L’histoire aurait pu se terminer là si deux événements n’avaient pas ressortis de l’histoire ces grands oubliés. Tout d’abord la compilation Nuggets en 1972, véritable bible de la musique Américaine des années 60, met en avant « Pyschotic Reaction » remet le groupe en lumière, se qui ensuite permet au célèbre rock critique Lester Bangs d’écrire un article célèbre intitulé « Psychotic reactions et autres carburateurs flingués »  ou il invente une bio au groupe avec quatre albums sauvages.


Aujourd’hui qu’ils aient été Garagiste, dentiste ou informaticiens, les membres de Count Five sont toujours amis, se reforment de temps et n’ont aucune velléités de nouvelle carrière : des mecs biens jusqu’au bout je vous dis ! 


lundi 2 mars 2015

AIR : SEXY BOY

C’était en 1998, la France n’avait pas encore gagnée la coupe du monde de football mais déjà grâce à un certain duo casqué régnait sur le monde de la musique électronique. C’était l’époque où partout dans le monde la « french Touch » régnait en maitre et pourtant on n’avait pas encore dégainé nos meilleurs représentants.

Venu de Versailles, un autre duo allait étonner toute la planète. Nicolas Godin et Jean Benoit Dunkel s’étaient rencontrés dans l’oubliable, et oublié, groupe Orange (dont personne n’avait jamais entendu parler) et puis la vie les avaient séparé avant que Godin n’aille retrouver son compère pour lui proposer de monter un groupe ensemble. Une signature chez Source et quelques maxi plus tard, AIR (puisqu’il s’agit d’eux) dégainait un premier album d’anthologie.


« Moon Safari » (c’est le nom de ce disque) reprenait tout ce que nous aimions : synthé, guitares, batterie vintage offraient à des mélodies splendides un contour (presque parfait). AIR jouait vraiment de la musique et si leur son pouvait sembler vintage rien dans ce  disque ne semblait vieux ou désuet. C’était notre musique, le son de notre époque ! Et si il faut vraiment le prouver rien ne vaut un petit coup de « Sexy Boy », le single de cet album et de l’année 1998. Cette année la France sera vraiment championne du monde.