mercredi 25 mars 2015

MARIE ET LES GARCONS : REBOP

Groupe peu connu mais au combien important, Marie et les Garçons est l’archétype de ces formations qui ont permis à la musique d’ici de mettre en avant des lettres de noblesse. Formé au milieu des années 70 à Lyon autours du chanteur Patrick Vidal et du guitariste Eric Fitoussi, sous le nom de « Femme fatale » (le Velvet pour toujours), le groupe connait moult remaniement avant de se fixer avec les deux compères, le bassiste Jean Pierre Chariau et surtout Marie Girard à la batterie.

Le groupe enregistre ses premières maquettes et les présente au producteur Français Michel Esteban, propriétaire du mythique magasin de disque Harry Cover. Il change de nom pour celui de « Marie et les garçons » et vont jouer au festival de Mont de Marsan en juillet 77. Signé dés septembre par Esteban sur son label « Rebel Records », le groupe sort en décembre son premier single « Rien à dire ».

Grâce à son producteur le groupe rencontre John Cale (le Velvet toujours), et s’envole en mars pour New York pour enregistrer le single Re Bop. Titre au croisement de la new wave, de la pop et du disco, « Rebop » profite des claviers de John Cale, de la mélodie implacable et des paroles répétitives. Rapidement le titre devient un hit de la nuit mais les moyens du label sont limités et les ventes restent confidentielles. Le groupe souffre d’un engouement justifié mais est frustré par ce manque de visibilité.

Le groupe joue à New York, fait quelques concerts puis se tournent de plus en plus vers le disco. Ce changement déplait à Marie qui quitte un groupe amputé de deux membres qui font leur service militaire. Un album parait après sous le nom des garçons avant que le trio final ne se dissolve victime de l’insuccès et d’un manque de direction musicale claire. Mais le single continuera à tourner. Patrick Vidal deviendra un Dj à la mode après avoir chanté dans quelques groupes (Octobre, Senso…).

Le groupe se reformera une fois en 1987 pour  réenregistrer « Re bop » et faire quelques concerts de 1988 à 1990. Mais en 1996 Marie décède et le groupe met un terme définitif à cette aventure.


Aujourd’hui, grande nouvelle : le disque, l’unique album de « Marie et les garçons » (en fait une compilation de plusieurs titres enregistrés entre Paris, Lyon et New York) vient d’être réédité chez Gonzaï records. Une grande nouvelle, des hordes de jeunes vont enfin pouvoir accès à cette musique fraîche, entraînante et étonnamment actuelle ! « Rebop » reste définitivement un titre majeur de la scène Française ! 


mercredi 18 mars 2015

JEAN PIERRE DECERF : SPACE ODDITIES 1975 – 1978

Ce qui est bien avec internet et notre période actuelle c’est que l’on peut retrouver des perles de musique, largement oubliées depuis des lustres. Prenons le cas de Jean Pierre Decerf. Ce musicien Français des années 70, spécialiste de l’illustration musicale n’avait jamais connu la moindre reconnaissance. L’excellent label Parisien Born Bad a non seulement croisé la route de cet excellent musicien mais n’a pas hésité à mettre sur le marché une compilation de ces œuvres.

La France des années 70 regorgeait de musiciens impeccables, tous plus créatifs les uns que les autres mais que malheureusement les impératifs du business de l’époque ont rejeté au profit de cette variété Française molle du genou et peu attrayante. Gloire soit rendue à internet et à tous ces dénicheurs de pépites qui nous permettent de découvrir enfin ces précurseurs !

La musique de Jean Pierre Decerf est un mélange de mélodies synthétiques avec quelques pointes de guitares ici ou là. Une musique avant-gardiste dont la seule fonction était de servir d’illustration à des films documentaires ou publicitaires. Une musique contemporaine de Georgio Moroder ou de Carpenter qui annonce Air ou autre héros de la French Touch. Un disque qui sonnent étrangement moderne malgré les années, ce qui est souvent synonyme de talent.


Réfugié en Touraine, où il vit comme un ermite, Jean Pierre Decerf s’étonne lui-même du regain d’intérêt qu’il suscite à l’heure actuelle. Espérons maintenant que internet nous réserve d’autre surprise de ce type.   


lundi 16 mars 2015

ELLIOTT MURPHY : AQUASHOW

Il existe parfois de bonnes nouvelles et aujourd’hui il y a une bonne nouvelle : le premier album de Elliott Murphy, « Aquashow », est enfin réédité !

Ah Elliott Murphy, pour nous Français, c’est un héros, un des derniers baladins, un poète, un artiste de la trempe d’un Dylan, presque un modèle. Dans son superbe livre « Flowers », le poète Français Michel Bulteau raconte son parcours : il est né à Long Island où ses parents tiennent un parc d’attraction, l’Aquashow . Il se met jeune à la guitare poussé par sa mère. Il débute très rapidement dans des groupes locaux et puis à 18 ans il part pour l’Europe. Ce besoins vital de la route, de bouger, d’aller sur les traces de Jack Kerouac et de Bob Dylan.

A son retour il est repéré par Polydor qui lui fait enregistrer un premier disque « Aquashow » accompagné de son groupe de scène, avec son frère Andrew à la basse. A sa sortie il est comparé à un autre prodige qui sort aussi un premier ballade aux influences similaires, un certain Bruce Springsteen ! L’album est splendide : une collection de chansons folk particulièrement abouties ! Pourtant ce sera un échec commercial ! Elliott Murphy enregistra deux autres disques sans connaitre le plus petit succès !


Au milieu des années 80, il rejoint la France, terre refuge de tous les poètes et s’y installe. Aujourd’hui Elliott Murphy tourne dans toute l’Europe avec le groupe Normandy All Star (avec le fabuleux guitariste Olivier Durand) avec une moyenne de 100 concerts par an, enregistre des disques toujours élégants et vient de ressortir le magnifique « Aquashow », son œuvre de jeunesse, à redécouvrir absolument. 


lundi 9 mars 2015

DAVID BOWIE : HEROES (VERSION FRANCAISE)

Alors que la presse et les médias culturels ne parlent que de l’exposition Bowie qui a lieu en ce moment à la Philarmonique de Paris, on retrouve ici des archives oubliées du beau David : « Heroes » en Français.

Pour résumer vite et bien l’histoire il faut revenir en 1977. Alors que « Heroes » commence à cartonner dans les hits parades du monde entier, la maison de disque historique de Bowie (RCA) lui propose d’enregistrer une version en Français destinée au marché hexagonal. Une sorte d’hommage pour un public Français qui a la réputation de n’aimer que ses propres artistes locaux.


Bowie devra apprendre le titre en phonétique et le résultat est plutôt détonnant ou étonnant suivant vos attentes. En tout cas on ne peut pas dire que le grand David soit un adepte de la langue de Molière ! 


mercredi 4 mars 2015

COUNT FIVE : PSYCHOTIC REACTION

Voici typiquement le groupe que l’histoire a oublié : un titre dans les charts, un album et puis s’en va ! Pourtant les Count Five valent mieux que quelques lignes dans les encyclopédies du rock ou dans les mémoires de quelques musiciens.

D’abord il y a le titre, « Psychotic réactions » : cinq accords irréels, un son énorme puis deux accords et c’est parti pour un titre d’anthologie. Et même si le groupe n’est réduit qu’à ce titre, il en vaut bien la peine !
Tout commence en 1965 dans la baie de San Francisco,  quand cinq copains qui se sont croisés dans différents groupe de rock et de surf décident de se réunir dans un groupe. Ils sont jeunes, un peu potaches, un peu fous, un peu tout… On les imagine plus animés des bals d’étudiants que d’être des rock stars : ils montent sur scène habillés en vampire et jouent les grands classiques de l’époque. Quelques concerts plus tard et avec les inévitables changements de musiciens, avec notamment l’arrivé du guitariste Irlandais John Byrne véritable compositeur du groupe, le groupe change son nom de Squires en Count Five et se lance dans le circuit des clubs avec quelques compositions originales.

C’est en jouant la version des Yardbirds, « I’m a man » que le groupe trouve son « Psychotic Reaction ». Fascine par le titre le père du batteur, Ken Ellner, se lance dans le management et trouve un contrat. Le groupe se rend à Nashville et enregistre l’été 1966 des titres qui seront sur son album. Une fois lancé « Psychotic Reaction » devient un hit à l’automne 1966 et atteint la cinquième place des charts Américains. Le groupe part alors en tournées, notamment en première partie des Yardbirds et de Them, mais n’arrive pas à refaire un hit. L’album est un échec commercial (et aussi semi artistique) et le les musiciens préfèrent se séparer en bons termes plutôt que de courir après des chimères, étant tous âgés de 17 à 19 ans, ils préfèrent sagement retourner à leurs études.

L’histoire aurait pu se terminer là si deux événements n’avaient pas ressortis de l’histoire ces grands oubliés. Tout d’abord la compilation Nuggets en 1972, véritable bible de la musique Américaine des années 60, met en avant « Pyschotic Reaction » remet le groupe en lumière, se qui ensuite permet au célèbre rock critique Lester Bangs d’écrire un article célèbre intitulé « Psychotic reactions et autres carburateurs flingués »  ou il invente une bio au groupe avec quatre albums sauvages.


Aujourd’hui qu’ils aient été Garagiste, dentiste ou informaticiens, les membres de Count Five sont toujours amis, se reforment de temps et n’ont aucune velléités de nouvelle carrière : des mecs biens jusqu’au bout je vous dis ! 


lundi 2 mars 2015

AIR : SEXY BOY

C’était en 1998, la France n’avait pas encore gagnée la coupe du monde de football mais déjà grâce à un certain duo casqué régnait sur le monde de la musique électronique. C’était l’époque où partout dans le monde la « french Touch » régnait en maitre et pourtant on n’avait pas encore dégainé nos meilleurs représentants.

Venu de Versailles, un autre duo allait étonner toute la planète. Nicolas Godin et Jean Benoit Dunkel s’étaient rencontrés dans l’oubliable, et oublié, groupe Orange (dont personne n’avait jamais entendu parler) et puis la vie les avaient séparé avant que Godin n’aille retrouver son compère pour lui proposer de monter un groupe ensemble. Une signature chez Source et quelques maxi plus tard, AIR (puisqu’il s’agit d’eux) dégainait un premier album d’anthologie.


« Moon Safari » (c’est le nom de ce disque) reprenait tout ce que nous aimions : synthé, guitares, batterie vintage offraient à des mélodies splendides un contour (presque parfait). AIR jouait vraiment de la musique et si leur son pouvait sembler vintage rien dans ce  disque ne semblait vieux ou désuet. C’était notre musique, le son de notre époque ! Et si il faut vraiment le prouver rien ne vaut un petit coup de « Sexy Boy », le single de cet album et de l’année 1998. Cette année la France sera vraiment championne du monde. 


samedi 21 février 2015

BLUR : UN RETOUR EN FANFARE !

Jeudi dernier un nombre très limité de journalistes triés sur le volet avait rendez-vous à Londres pour une nouvelle sensationnelle (dixit le communiqué de presse). Depuis le matin et la sortie du « Sun », la plupart des gens présents se doutaient de la nouvelle : la sortie d’un nouvel album de Blur, le premier depuis 2003 et « Think Tank ». Les journalistes se retrouvèrent dans un restaurant Chinois, croisant au passage la manageuse de … Blur et furent acceuillis au premier étage par le Dj Star de la BBC Zane Lowe.

A 14 h précise, les quatre membres de Blur accompagnaient du producteur Stephen Street font leur apparition pour annoncer : un nouvel album et un concert à Hyde Park (le 4 éme en 10 ans). La presse s’est plutôt concentrée sur l’album. On savait que le groupe avait enregistré quelques morceaux à Honk Kong durant sa dernière tournée mondiale. Visiblement plus que occupé Damon Albarn a laissé le soin à ses trois camarades et Stephen Street de retravailler les bandes, puis il a enregistré ses voix avant de retravailler sur les bandes.

L’album sera disponible le 27 Avril et s’appellera « The magic whip ». Il marque les retours de Damon Albarn vers sa maison mère et du guitariste Graham Coxon qui avait quitté le groupe en 2002. Au cours de la conférence de presse on apprendra que la date de Hyde Park ne sera pas isolé, que le groupe est bien content de se retrouver et que l’album serait très marqué par l’Asie.

Un grand retour pour un des groupes phares de la pop Anglaise. Un premier extrait est déjà en ligne, avec de nombreuses covers en moins de 48 h, et la presse et les médias Anglais ont salué ce retour avec des une dithyrambiques : le combat de la Brit pop reprend !  


mercredi 18 février 2015

STEVE STRANGE : MORT D’UN NEO ROMANTIQUE

Steve Strange, chanteur du groupe Visage et auteur du tube « Fade to Grey » est mort le jeud1 12 Février en Egypte, où il passait des vacances, d’une insuffisance cardiaque.

Né Steven John Harrington, le futur Steve Stange avait grandis dans le sud du pays de Galles. Après avoir vu les Sex Pistols en concert il se lance dans la musique à 15 ans en devenant l’assistant de Malcom Mac Laren. Très vite il découvre le night clubbing et ses multiples facettes. Fasciné par le travesti, il ouvre le « Blitz », le club mythique de Soho à Londres. Le principe était simple : il fallait venir déguiser de la plus belle manière qui soit  et surtout ne pas ressembler au commun des mortels. Le succès est immédiat et bientôt une faune bigarrée se propage sur la piste de danse. Une flopée de groupe se lance dans l’aventure et bientôt le « Blitz » devient un lieu de créativité sans précédent. « Duran Duran », « Spandau Ballet » ou autre « Culture Club » deviennent les ambassadeurs de son club en y faisant leurs premiers concerts et en y connaissant un début de succès.

Grisé par tout cela le jeune Steven se rebaptise Steve Strange et crée son propre groupe, avec Midge Ure (ex Rich Kids et futur Ultravox) en 1979, « Visage ». En 1980 le groupe sort « Fade to grey » hit mondial qui ne sera pas suivi d’autre. Par amitié pour Bowie, le jeune Strange fera même une apparition dans le clip « Ashe to ashes » la même année.

Souffrant d’une grave addiction à l’héroïne depuis le début des années 80 le chanteur s’était réfugié à Ibiza ou il organisait des événements. Il était remonté sur scène l’année dernière pour une comédie musicale sur Boy George (son vieux complice) et  avait essayé de remonter Visage en réenregistrant « Fade to Grey » sans rencontrer le succès espéré.


C’est un des personnages les plus atypiques et des plus marquants de Londres qui s’est éteint ! 


mardi 17 février 2015

THE JAM : TOWN CALLED MALICE

Les Jam ! Il y a peu de groupes au monde qui ont provoqué et qui provoquent encore un tel engouement. Formé au milieu des années 70 à Woking (une banlieue Londonienne), la formation connaitra plusieurs changements et évolution avant de se fixer sur un trio comprenant le batteur Rick Butler, le bassiste Bruce Foxton et surtout le chanteur guitariste Paul Weller, véritable petit génie de la musique et figure tutélaire de la musique Britannique !

Très marqué par le pub rock, le trio devient un habitué de la scène Londonienne dés la fin 1976. Le Punkk vient d’exploser et le groupe est rapidement assimilé à ce mouvement. C’est une erreur : les chansons de Paul Weller sont beaucoup plus marquées par la vie quotidienne des Anglais et il trouve son inspiration chez les grands maitres des années 60, les Kinks et les Who.

Rapidement le talent de Weller et la fougue du groupe le font remarquer : entre 1977 et 1982, le groupe sortira six albums, six fois numéro un et une quantité incroyable de singles qui demeurent des classiques de la pop Anglaise. En 1982 The Jam sort « The Gift » un disque fabuleux ou le groupe ouvre ses influences à la musique noire. Un disque ou Weller, Socialiste convaincu, met en avant ses préoccupations sociales. Le premier titre sorti de ce petit bijou est « Town called malice » ! La basse en avant, l’orgue fabuleux et la manière de chanter de Weller en font un grand titre.




Six mois plus tard, se trouvant coincé dans son trio, Weller mettra un terme à son groupe avant de revenir avec le Style Council. L’Angleterre musicale aura du mal à se remettre d’un arrêt. 

lundi 16 février 2015

BADEN BADEN : MILLE ECLAIRS

Après un premier album très remarqué, le trio Parisien sort ces jours ci son deuxième album : « Mille éclairs ». Chansons pop endiablées, mélodies impeccables, refrains accrocheurs, le groupe a accouché d’un parfait deuxième opus qui le place parmi les grands outsiders de la scène Française.


lundi 9 février 2015

LYNYRD SKYNYRD : SWEET HOME ALABAMA

Je sais pas pourquoi mais j’aime ce titre ! Pourtant il s’agit d’une des chansons les plus réacs de tout les temps ! Une chanson qui vante les mérites du Sud des USA, une région ou le racisme et la ségrégation sont monnaie courante. Une chanson qui est aussi une réponse à Neil Young qui dans deux de ses titres, «Southern Man » et « Alabama » critiquait ouvertement cette région des USA.


Lynyrd Skynyrd a depuis toujours l’image d’un groupe Sudiste, il affichait sur scène le drapeau confédéré et jouait un rock bien lourd et bien gras. Pourtant le morceau est mythique et je connais au moins 20 versions différentes avec ce riff toujours superbe. On reviendra une autre fois sur la tragédie qui toucha le groupe en 1977 (un accident d’avion qui décima le groupe) mais aujourd’hui on est en 1974 et on est dans ce bon vieil Alabama ! 


jeudi 5 février 2015

RONAN OMNES : LE ROCK PARISIEN EN DEUIL !

« Chez Rascal et Ronan c’était comme au bal, pourquoi vous qui veniez là vous avez changé, vous avez renié tout ce qui nous faisait rêver », c’était le refrain de la chanson chez Rascal et Ronan, issue du deuxième album du groupe Pigalle en 1990. Un morceau qui rendait hommage à l’association Paris bar Rock et à ses deux fondateurs : Rascal et Ronan ! Deux activistes flamboyants qui permirent à des dizaines et des dizaines de groupes de rock de pouvoir jouer et rencontrer leurs publics au début des années 80.


Leur système ? Investir des bars, des petites salles et tous les lieux possibles où l’on pouvait monter une scène ou quelques gus pouvaient s’exprimer ! Pour échapper à différentes contraintes et interdictions les deux compères montèrent l’association Paris Barrock qui allait (re) lancer une scène Parisienne en mal de visibilité. C’est aussi que de du « Jimmy » au « Gambetta » dans le 20 éme, du Fareihneint au Cithéa en passant par la salle Marius Magnin dans le 14 éme, on vit des dizaines de concerts et de groupes.

Sans eux pas de Soucoupes Violentes, Wampas (dont Rascal était le manager), de Washington Dead Cats, de Los Carayos, de Daltons, de Mano Négra (qui fit ses premiers concerts avec l’association), de Garçons Bouchers (François Hadji Lazaro était l’ingénieur du son de l’association à ses débuts), de Pigalle, de Chihahuas, de beaucoup d’autres… Sans eux pas de rock alternatif et de rock Français indépendant ou alternatif. Paris Barrock fût un vivier, un découvreur ! L’association existe toujours et à féter ses trente ans en juillet dernier. Mais aujourd’hui elle est en deuil !


L’un de ses fondateurs, Ronan Omnes (celui de la chanson de Pigalle) nous a quittés le Lundi 2 Février dans la région de Perpignan où il s’était retiré depuis quelques années à l’âge de 61 ans! Hier la plupart des acteurs de la scène ont rendu hommage à ce professeur de dessin passionné de (contre) culture et de musique ! Un vrai mentor pour tout ses musiciens et beaucoup de ce que nous avons écouté et écoutons encore doit beaucoup à Ronan Omnes ! Il nous manquera, 

mercredi 4 février 2015

CAT SISTERS' SWING FEAT B LEE BLUE

Et si 2015 était l’année de l’Electro Swing ? Voilà une association qui peut sembler étrange pourtant quoi de plus naturel que d’associer le Swing entrainant des années 30 / 40 avec les rythmes électroniques contemporains. Après tout le Swing, tout comme le jazz dont il est issu, est une musique vivante qui a toujours su s’adapter à son époque. Ce principe la chanteuse B.Lee. Blue l’a parfaitement compris.


Après avoir étudié le jazz elle a écumé un grand nombre de clubs, de la French Riviera à New York ! Avec un physique a donné la réplique à un Lemmy Caution ou a jouer dans un film de Henri George Clouzot, elle a travaillé avec quelques uns des meilleurs musiciens nationaux de Jazz. Mais c’est sa rencontre avec le collectif Cat Sister’Swing, et le label Dream’up,  qui a tout déclenché. Ce collectif, emmené par le compositeur/ réalisateur/ producteur Franck Rougier, lui a offert la possibilité d’enregistrer ses titres chez elle sur la Riviera.

Le talent et la maitrise de  Franck Rougier explosent ici dans un ensemble de samples et de boucles élégantes qui offrent un univers parfait ! Un tapis musical de choix ou la voix de B.Lee Blue peut parfaitement s’exprimer. Franck Rougier n’en n’est pas à son coup d’essais puisque il a réalisé les deux albums de Dimie Cat qui ont connu le succès que l’on sait (n°1 des ventes I tunes Jazz aux USA avec le titre « Glam ») toujours dans un registre Electro Swing.

Alors que Londres, New York et Paris ont lieu des soirées Electro Swing et que les amoureux du Jazz se passionnent pour ce son moderne avec, B.Lee Blue vient avec son premier EP 5 titres, « Swing it » apporter un souffle frais et élégant à un genre encore trop méconnu


 Maintenant on peut l’affirmer : 2015 sera l’année du son électro swing et de sa plus élégante représentante B.Lee Blue ! 


mardi 3 février 2015

ELECTRIC MORMONS EN CONCERT LE SAMEDI 7 FEVRIER A CHAMPIGNY COEUILLY

Ils nous l’avaient annoncé il y a quelques mois : les Electric Mormons quittent leur fief Niçois pour une date unique à Champigny pour un concert sauvage et électrique ce week end !

Si vous savez de qui je parle alors vous savez où vous serez samedi et si vous ne les connaissez pas, voici dix raisons pour se rendre obligatoirement à leur concert de samedi au Belvédère de Champigny :

Parce que les Electric Mormons jouent le rock le plus carré et jouissif du moment

Parce qu’ils sont le groupe le plus classe du monde sur scène (putain, ils ont une classe !)

 Parce que dans dix ou 20 ans, quand ils seront devenus un mythe, vous pourrez dire, « j’y étais ! »

 Parce que sur scène El Sinner est un vrai prédicateur et que le week end on doit toujours aller écouter des prédicateurs.

 Parce que les guitares sonnent parfaitement et la rythmique est carrée !

Parce qu’ils ont le bon goût de jouer avant France – Ecosse et que de toute façon un concert des Mormons c’est plus rigolos qu’un match de Rugby (même si parfois cela peut y ressembler).

 Parce que avant que ton ou ta conjoint t’impose « The Voice » le soir même, il faut faire le plein de bonne musique et de bonne Vibes !

Parce qu’ils vont tout donner comme d’habitude !

Parce qu’on ne sait jamais quoi faire le samedi après midi et que ça fait longtemps que vous n’êtes pas allés écouter de la bonne musique en banlieue !

Parce que les Electric Mormons c’est bien et puis c’est tout !




Electric Mormons + les Poils
Les Samedi du Belvédère à 17 h
3 avenue JJ Rousseau
94 500 Champigny Coeuilly
Entrée libre, consommation majoré de 1.5 euros
Tel : 01 48 80 54 89 

lundi 2 février 2015

CHOCOLAT : TSS TSS

Bonne nouvelle, le Canada Francophone peut produire autre chose que des chanteuses à voix insupportables ou des chanteurs de variété de bas niveau. La preuve ? Voici Chocolat un groupe de garage-psyché qui vient venger l’honneur de nos amis d’outre Atlantique !



En réalité je ne sais pas grand-chose sur ces fous furieux qui semblent plus à l’aise dans des garages ou caves enfumés que sur des plateaux TV de grands shows de variété : ils sont signés sur le label garage Français, Born Bad, et leur leader Jimmy Hunt est un vieux routier de la scène Garage Canadienne.




Pour le reste on s’en fout ! Le groupe est juste ok et le disque est super ! On retrouve ici pleins de bonnes choses comme du garage, du Psyché et de super mélodies qui rappelle Jean Claude Vannier. C’est bien ! Un point c’est tout ! 


mercredi 28 janvier 2015

SAINT-LAURENT : LE FILM DE BERTRAND BONELLO


Heureux hasard ou plan marketing bien organisé, nul ne sait mais aujourd’hui le film de Bertrand Bonello sur Yves Saint Laurent vient d’être nommé aux Césars le jour précis où il sort en DVD. Récompense mérité pour un réalisateur de grand talent mais aussi pour saluer la mémoire et le travail, selon moi, d’un des plus grands génies Français du 20 éme siècle : Yves Saint Laurent !



Pourtant à la base ce n’était pas gagné : six mois avant son film, un autre biopic sur le génial couturier était sorti et celui-ci avait reçu l’aval de Pierre Bergé le gardien du temple Saint-Laurent. Pourtant Bonello a réussis son pari : rendre hommage à celui qui révolutionna le monde de la monde en le modernisant et le démocratisant.


Le film se base sur la période entre 1967 et 1976, l’époque ou Saint-Laurent est au sommet de son talent mais aussi au sommet de ses démons : sa vie de couple bat de l’aile, il se drogue et a une vie nocturne des plus … libertines !!!! Mais c’est durant cette période qu’il va créer ces œuvres les plus importantes. Le film est aussi un hommage au talent de visionnaire de Pierre Bergé concernant la commercialisation de la marque Saint Laurent ! Ce fût le travail mélangé des deux qui permit la démocratisation de la haute couture, la création d’une ligne de prêt à porté, de boutiques dédié aux marques, d’une ligne de produits et d’accessoires comme des parfums ou des stylos… Une  énorme réussite qui assura au couple / duo une des plus grosses fortunes de France et une gloire mondiale. Et si la France était, encore, dans les années 70 le pays du luxe, du bon goût et l’élégance c’est grâce au talent conjugué des deux compères.




Le film de Bonello rend hommage à ses deux génies visionnaires et permet de nous replonger dans ces années de bonheur ou tout pouvez s’entrechoquer joyeusement ! Plus qu’un film, une vraie leçon d’histoire et de talents parfaitement mis en scène. Il mérite bien des couronnes le film de Bertrand Bonello ! 

mardi 27 janvier 2015

DEMIS ROUSSOS (1946-2015)

Dimanche soir, alors que la Grèce fêtait la victoire de Syriza, la fille de Demis Roussos annonçait le décès de son père victime d’un cancer qu’il trainait depuis trop longtemps ! Avec lui, c’était la perte d’un des membres d’un groupe les plus emblématiques des années 60 et 70 : Aphrodite’s Child.



L’histoire de Demis Roussos, c’est l’histoire d’un petit garçon Egyptien qui doit s’enfuir avec ses parents avec l’arrivé au pouvoir de Nasser en 1956. Ils se réfugient en Grèce ou le jeune garçon développe un vrai talent pour la musique et la réincarnation (au désespoir de ses parents). Suite à un voyage en Europe (notamment en Espagne) il est persuadé d’être un guerrier Egyptien tué par la lance d’Alexandre (sic) ! Dés son retour il monte son premier groupe (les Idols) et commence à se produire dans les bars Jazz.



Fin 1966, c’est la rencontre de sa vie : dans un petit bar / club, le jeune Demis rencontre Vangelis, un compositeur/pianiste de Jazz parmi les plus doués de sa génération. C’est le coup de foudre artistique immédiat, Vangelis est fasciné par la voix de son cadet. Accompagné du batteur Lucas Sideras et du guitariste Argyris Koulouris, ils décident de fonder un groupe. Mais la Grèce est un pays trop petit pour des musiciens et au printemps 1968 Demis Roussos et Sideras quittent leur terre natale pour rejoindre Vangelis à Londres (Koulouris reste à Athènes bloqué par son service Militaire).



L’histoire est célèbre : bloqué à Douvres par les douaniers Anglais parce qu’ils n’ont pas de contrat de travail comme musiciens, les deux hommes se réfugient à Paris, vite rejoint par Vangelis. Rapidement l’argent vient à manquer et le trio se voit contraint de signer un contrat en France chez Phonogram (ils rêvaient de l’Angleterre !). On leur alors présente un jeune prof d’Anglais qui écrit quelques paroles, un certain Boris Bergman. Il vient juste de se faire plaquer par sa fiancée. Il pond alors un texte résumant son chagrin : « Rains and Tears ». Le groupe enregistre le titre dans une cave du 13 éme arrondissement. Le disque est pressé la veille de la grève générale et est diffusé sur les ondes en mai 1968, durant les événements. C’est un succès immédiat ! La mélodie splendide, la voix parfaite de Demis Roussos et la production incroyable de Vangelis avec l’orgue en fait un must absolu. La mélodie est largement inspirée du canon en Ré majeur de Johann Pachelbdel (un compositeur Allemand du 17 éme siécle). Le titre sera toujours lié à mai 68.



Le groupe enregistre alors une série de titres splendides, un vrai vivier psychédélique ou rapidement la figure tutélaire de Vangelis fait de l’ombre à un Demis Roussos qui souffre du côté « roots » de son partenaire. Le point culminant sera une adaptation de l’évangile de Saint Jean. En 1972 le groupe part en tournée sans Vangelis qui est occupé à finir de produire « 666 », le nouvel album du groupe encore plus barré que les précédents. C’est trop pour Demis Roussos qui trouve la production artistique du groupe « trop underground ». Ce sera l’apogée d’un groupe de génie ! Vangelis met le cap sur Londres ou il entame une carrière très fructueuse de compositeur de musique de films. Demis Roussos se lance dans une carrière solo sans grand intérêt mais lui permettra de vendre 50 millions de disques.




Hier le monde de la musique a salué le talent du bassiste chanteur des Aphrodite’s Child et Vangelis a rendu hommage à son vieux compère. Il y avait hier des « larmes et de la pluie ». 


lundi 26 janvier 2015

DIABOLOGUM 3 :

19 ans après sa sortie, le troisième et dernier album des Toulousains de Diabologum est enfin réédité, disque majeur et fondateur d’une certaine rigueur et créativité d’un rock Français, enfin reconnu à sa juste valeur.

Tout avait commencé, pour moi, au printemps 1996. La rumeur, et certaines personnes, bien renseignées le prédisaient : le nouveau disque de Diabologum serait grand ! Enregistré au Black Box studio de Angers au cours de l’hiver 1995-1996, « 3 » devait marquer les esprits ! Et pourtant ce n’était pas gagné ! A l’époque Diabologum à l’image d’un gentil groupe de pop propret, comme il se fait à l’époque, d’ailleurs leurs deux premiers albums sont passés totalement inaperçus et ont été des échecs commerciaux.



Le groupe vient juste de connaitre un important changement de personnel, deux membres viennent de quitter le groupe, laissant derrière eux les deux guitaristes chanteurs, Michel Cloup et Arnaud Michniak, et le batteur fraichement arrivé Denis Degloanni. C’est ce trio qui décide de passer une petite annonce pour trouver un bassiste, une seule réponse et c’est la bonne : Richard Roman intègre Diabologum. Commence alors  un long travail de composition et de production pour un groupe qui a décidé de radicaliser sa musique. On est en pleine époque du post Rock et ils se lancent dans cette voie avec l’aide de sampler et autre outils. Le son se durcit, les paroles aussi et le groupe dégage une noirceur rarement atteinte !


Rentrée 1996 : « 3 » sort et offre au rock Français un grand, un très grand disque ! Soutenu par leur label (Lithium), le groupe se voit encensé par la presse et les médias et a un début de succès commercial (20 000 disques vendus). Le disque est grand, presque définitif, une œuvre complexe aussi magnifique que complexe. Le ton est donné dés l’ouverture avec ces mots qui ouvrent le disque : « Quand j’ai ouvert les yeux, le monde avait changé, au milieu du mois d’Août, je crois qu’il a neigé ! ». La tension est extrême, les guitares sont pleines de larsen et la rythmique est lourde, à la limite du rap. Michel Cloup et Arnaud Michniak ne chantent pas, ou peu, mais récitent leurs textes un peu comme des Slammeurs.  


A l’époque les musiciens avouent qu’ils écoutent du rap justement mais aussi du post rock (Codeïne), Sonic Youth et commencent à découvrir toute la scène Française des années 70, notamment Brigitte Fontaine ! C’est ça qui donne au groupe son originalité et son son si particulier. Ils vont même jusqu’à improviser sur le film et les textes de « la maman et la putain » le film de Jean Eustache et reprennent en fin d’album « Blank generation » le titre punk définitif de Richard Hell !


Mais la tension du disque se ressent peu à peu dans le groupe et les concerts ne sont souvent pas à la hauteur d’un groupe qui vient de faire un disque exceptionnel. Après un concert à New York en 1998, le groupe se sépare. Les deux leaders s’en vont fonder Expérience pour Michel Cloup et Programme pour Arnaud Michniak, deux groupes qui vont poursuivre à leur manière le travail de Diabologum.




En 2011, par deux fois le groupe se reforme, notamment pour les 20 ans des Rockmotives de Vendôme. A l’époque, le disque est introuvable et sa côte sur E Bay atteint 800 à 1 000 euros. Les rumeurs d’une reformation définitive sont rapidement démenties par les intéressés qui ne cachent pas leurs dissensions internes. Et c’est le label d’Ici et d’ailleurs, qui annonce en octobre dernier que le disque sera enfin réédité. Chose faite aujourd’hui ou une nouvelle génération va enfin pouvoir découvrir cette œuvre majeur. Petit bonus important, le groupe a rajouté un deuxième disque comportant des morceaux rares ou inédit de l’époque (dont un morceau en duo avec Daniel Darc). Précipitez vous découvrir un son et un talent inégalé. 


jeudi 22 janvier 2015

TURZI : C

Allez donc savoir pourquoi, ce matin je me suis réveillé avec une furieuse envie d’écouter Turzi ! Certains se réveillent avec l’envie de manger, de se recoucher, de regarder leur ordi ou pire… Moi c’était d’écouter la musique de Turzi. Drôle d’idée mais pas si étrange quand on sait que Romain Turzi pratique une des musiques les plus intelligentes et les plus originales que l’on ait entendu ici depuis ….presque toujours en fait !


Je me rappelle avoir écouté son premier disque, A, un peu par hasard en 2007, un samedi de juin et ce fût le choc ! Une musique ouverte, cultivée qui savait se servir du passé pour créer l’avenir ! On retrouvait du rock, du jazz, de l’électro et même des bout de musique Africaine ! On passait de Franck Zappa à Sun Ra aussi rapidement que l’on pouvait retrouver des bouts de Krautrock ou des Pixies… Je pourrais encore vous sortir pleins de noms et de références qui vous direz que Romain Turzi et ses gars (dont l’excellent Judah Warsky) font telle ou telle musique mais on s’en fout ! Turzi c’est bien et c’est tout !



Et puis Romain Turzi  l’air d’être un type précieux : il a participé à la création de l’excellent label Pan European Recording et joue régulièrement avec les frères d’armes de Zombie Zombie ! Bon il vient de Versailles mais c’est probablement le seul point commun que l’on peut lui trouver avec la French Touch. Non ce gars est un vrai aventurier de la musique, une sorte de secret national que l’on garde soigneusement. Pour ses disques c’est pareil : un trésor secret que l’on aime garder au chaud, un peu comme des amis que l’on voit rarement mais que l’on ait toujours heureux de retrouver.



Le nouvel album de Turzi, C, sortira le 16 mars ! Entre temps je sais pourquoi je vais me lever le matin !

TURZI : C
Record Maker

Sorti le 16 mars 2015 

mercredi 21 janvier 2015

BELLE AND SEBASTIAN: GIRLS IN PEACETIME WANT TO DANCE

J’ai toujours eu un rapport étrange avec le groupe Belle and Sébastian, déjà le nom, (choisir le nom d’un roman des années 60 de Cécile Aubry, quelle idée !), puis ce consensus autour d’eux, tout le monde les adorait et voyaient en eux les futurs grandes stars de la pop. On a vu tellement de types se retrouvaient dans la même position que je fais plutôt attention à ce genre d’affirmations. Un jour d’été, j’ai essayé et je me suis lancé à la découverte des Écossais ! Ce fût une révélation : ces types savaient écrire et interpréter des chansons. Un moment magique plein de mélodies, de magnifiques interprétations et d’une qualité d’écriture rare aussi personnelle que splendide !


Janvier 2015, à un moment où la violence et la bêtise sont en train de tout ravager le collectif Ecossais sort son huitième album et croyez moi, cela fait du bien ! Ce groupe est grand, ou plutôt son leader Stuart Murdoch est grand. A l’écoute du disque on sent parfaitement son amour pour les mélodies, son sens inné des arrangements et sa volonté de créer cette atmosphère si particulière que seuls les groupes Ecossais savent créer. Un moment de poésie rare dans un monde musical qui manque, trop, souvent de subtilité.




Un grand disque, un grand groupe, un grand auteur … Bienvenue dans le monde merveilleux de Belle and Sebastian et moi à leur prochain passage à Paris je serai surement au premier plan. 


lundi 19 janvier 2015

KIM FOWLEY

C’était en avril 2012, à l’église Sainte Merry, Kim Fowley donnait là son dernier concert à Paris ! Je connaissais des gens qui étaient sur scène avec lui et puis on me le répétait : c’était une légende ! Alors j’y étais allé ! Il avait donné un concert chaotique, jouant à chaque fois sur le fil du rasoir avec un public qui s’était déplacé pour voir en chair et en os une des dernière légende vivante d’une musique des années 60 ! Kim Fowley est mort le jeudi 15 Janvier d’un concert de la vessie. Et à travers lui c’est un des derniers grands noms du rock qui meurt.



Il avait commencé sa carrière dans les années 60 avec le groupe Paul Revere and the Raiders. Ce fils de comédien célèbre de Hollywood avait connu dés le collège des futurs stars de la musique (Jan Berry et Dan Torrence). Il commence à manager quelques groupes, dont celui de Phil Spector, avant de se tourner vers une carrière solo et de producteur avec Paul Revere.   Tout de suite sa réputation est assurée : il appartient à la catégorie des grands cinglés ! La preuve, Franck Zappa le retient pour faire des cris sur un de ses titres. Mais plus sa carrière solo avance, plus son rôle de producteur devient déterminant et très rapidement il devient un homme indispensable derrière la console alors que son rêve est d’être devant (la console !).


Son son est reconnaissable entre tous : un son brut plein de rythmique avec de la réverb partout. Ses disques se succèdent et les projets aussi : il essaye de relancer la carrière de Gene Vincent, produit les démos des Modern Lovers et travaille sur la bande originale de American Graffiti ! Mais son plus grand coup il le fera en 1975 quand il monte un girl group, « The Runaways », avec la guitariste Joan Jett et la chanteuse Cherry Bomb. Le succès est au rendez-vous et ses petites protégés des stars internationales. Leur histoire sera racontée dans le film éponyme sur le groupe. Il apparait dans le film comme un grand taré plus proche du hold up que de la proposition artistique.


Le groupe le rend riche et lui permet de travailler, enfin, totalement en solo. Les albums se succèdent, sa réputation de grand cinglé aussi … Les années 2000 voient une première réhabilitation ! C’est l’époque ou des labels indépendants ressortent ses premiers opus. Il devient presque une icône. En 2013, le duo Français BO’TOX arrive à le faire chanter sur un titre et il travaille sur quatre titres de l’album de Ariel Pink considéré comme l’un des grands disques de 2014. Ironie de l’histoire son talent était revenu au premier plan !

C’est un autre grand qui vient de nous quitter, la légende vient de commencer ! 


FAUVE : LES HAUTES LUMIERES

Alors que la deuxième partie de son album « Vieux frères » sortira le 16 Février 2015, le collectif parisien vient de mettre en ligne un extrait de l’album : « les hautes lumières ». Dans un communiqué officiel, le groupe annonce qu’il s’agit de son premier titre « d’amour »…. Le clip a été tourné entre Nice et la Corse et le les deux personnages du clip sont un vrai couple , membre du collectif Fauve.


Au moment ou le SNEP (le syndicat National des Editeurs Phonographiques) vient d’annoncer que Fauve fait partie des meilleurs physiques et digitales de 2014, le groupe propose un morceau qui annonce que du bon pour le futur album, le voici ! 


mercredi 14 janvier 2015

VIRGINE DESPENTES : VERNON SUBUTEX



Un nouveau roman de Virginie Despentes, en voilà une nouvelle qui me touchait assez peu. J’avais lu « Baise-moi » et « les chiennes savantes », j’avais vu son film et dans l’ensemble je n’avais pas réellement accroché à cette description glauque d’un quotidien trop souvent exagéré. Je ne trouvais pas ça mauvais, juste loin de mes aspirations. Et voilà que par un hasard, peu important ici, j’ai lu le dernier Despentes ! Je l’ai commencé dans le métro et je n’ai pas pu m’en dépêtrer jusqu’à la fin !

Le pourquoi de ce soudain intérêt ? C’est simple, c’est un roman qui parle de nous, de notre génération, celle qui a aimé la musique dans les années 80, celle qui a vu dans cette force, cette unité, un combat, une raison de vivre, de s’engager. Il y avait là dedans une force, une volonté positive de vivre une aventure forte et collective ! Et puis il y a eu Nirvana, le hard-core mainstream et la mort de Kurt. On n’a pas compris tout de suite mais on était dépassé. On avait choisis des voix différentes, on était graphiste, journalistes, disquaires, on vivait à 100 à l’heure en regardant les autres de l’air narquois de ceux qui pensent qu’ils continuent la fête.

Et puis on un beau jour la fête s’est arrêtée : les premiers morts, les problèmes sociaux, les matins durs et les nuits d’insomnies à s’apercevoir que tout cela n’avait pas servis à grand-chose.

C’est de ça que parle Despentes, de tous ces types, auxquels on peut éventuellement s’identifier, qui partent à la dérive, qui sont en bout de course, désemparés, tristes dans un monde qui ne leur appartient plus. Un roman qui raconte parfois notre vie, notre histoire, nos doutes, nos illusions ! L’histoire : un disquaire, Vernon, un ex disquaire en faillite, se fait mettre dehors de chez lui et dérive dans la vie de ses anciens copains à la recherche d’une aide ou d’une simple raison de vivre. Le type que l’on connait tous et à qui on ressemble tous un peu.

Un beau roman générationnel qui  nous touche et dont deux autres tomes sortiront au mois de mars et septembre.

Vernon Subutex
Virginie Despentes
Grasset

19,90 euros 

lundi 12 janvier 2015

PANDA BEAR : BOYS LATIN

Aujourd’hui sort le nouveau disque de Panda Bear ! Ce membre du groupe Américain, ultra respecté, Animal Collective s’est fait connaitre du grand public l’année dernière en participant à l’album de Daft Punk ! Même si une partie de la presse musicale en fait l’événement de la semaine, on peut dire que ce mini événement passe inaperçu. Alors voilà un petit bout de la musique d’un musicien qui mélange habilement Rock, Jazz, pop et électro ! Essayer donc c’est juste là ! 


mercredi 7 janvier 2015

JEROME SOLIGNY / WRITING ON THE EDGE



Chanteur, auteur, compositeur, musicien, traducteur, journaliste, écrivain, romancier… Les adjectives ne manquent pas pour qualifier Jérôme Soligny. Moi, je dirais plutôt qu’il est une sorte de couteau Suisse de la culture moderne, un personnage aussi doué que prolixe. La preuve : après son superbe premier roman « Je suis mort il y 25 ans », le voici de retour avec un nouveau livre : « Writing on the Edge ». Attention ne nous trompons pas, il ne s’agit pas ici d’un nouveau livre mais d’un recueil (très complet) de ses chroniques parues dans Rock and Folk depuis … 25 ans !

Oui, 25 ans de bons et loyaux services auprès de la revue, mais aussi 25 ans de bonheur pour l’ensemble de ses lecteurs (dont je suis !). Durant toutes ces années, Jérôme Soligny n’a jamais cessé de nous faire partager sa passion et ses obsessions pour la pop et le rock. On retrouve ici plus que des chroniques mais un vrai manifeste pour une certaine forme musicale, un panorama complet de ce que le rock et la pop a pu nous apporter de mieux durant ces deux décennies. Ce recueil est une bible ou l’on peut plonger à n’importe quel moment pour découvrir un artiste à travers des portraits, des interviews ou des chroniques.

En plus d’être très complet, le tout est superbement bien écrit avec un enthousiasme bien communicatif. Bon on va arrêter là, jute histoire de dire que 1717 pages et 4 kg (oui vous avez bien lu 4 Kg !) Jérôme Soligny nous a offert un bien cadeau de Noel !

Writing on the edge
Jerome Soligny
Edition la Table Ronde

36,5 euro 

lundi 5 janvier 2015

BRISTOL, LE NOUVEAU PROJET DE MARC COLLIN

Avez-vous remarqué à quel point notre époque peut être nostalgique ? Jamais nous n’avons eu autant de références au passé qu’en ce moment, comme si nous voulions retrouver des sons qui nous sont familiers. Le musicien producteur Marc Collin est devenu l’un des grands animateurs de ce mouvement : il y a 10 ans avec le collectif «Nouvelle vague » il avait lancé la mode des reprises, en interprétant des « hits » de la fin des années 70 et des années 80 en version acoustique alors que les synthétiseurs et les grosses guitares régnaient en maitre. Le succès aussi jouissif qu’inattendu de ce projet permit au groupe de jouer dans le monde entier et de produire trois volumes de ses œuvres. Aujourd’hui Marc Collin revient avec un nouveau projet : Bristol !


Bristol est un hommage aux groupes de Trip Hop des années 90 qui venaient de … Bristol ! Pour ce premier titre Marc Collin s’est entouré, comme à son habitude, d’une bande de jeune pousse  ambitieux (Britannique pour la plupart et encore peu connu du grand public) et s’est réapproprié le « Roads » de Portisheads avec l’ambition de lui donner une esthétique sixties. Le résultat est plus que surprenant mais plutôt épatant. Ce premier maxi annonce un album prévu pour Mars où l’on devrait retrouver un grand nombre de titres des héros de Bristol, Portishead donc mais aussi Massive Attack, Tricky ou autre Smith and Mighty. Attendons donc avec impatience …..